L'admiration: frein ou moteur ?

Il y a très longtemps que je bataille avec cette question. Plus justement, depuis que je propose des ateliers en développement personnel, j'ai bataillé pour ne pas être admirée, pour qu'aucun participant ne me prenne comme gourou. Il m'est souvent arrivé de dire à des personnes qui venaient systématiquement à tous mes ateliers d'aller voir un peu d'autres personnes. Il m'est arrivé aussi, souvent, de parler de mes failles quand je jugeais qu'on me prenait beaucoup trop pour une "Grande Sage". J'ai même pensé que le jour où j'aurais trouvé la Sagesse, je ne pourrai plus animer d'ateliers parce que je ne pourrai plus empêcher mon public de m'admirer. Bon, de ce côté là, plus de souci parce qu'aujourd'hui, je sais bien que je n'atteindrai jamais cette Sagesse, on est parfois très prétentieux quand on est en recherche. On a besoin d'un objectif, on ne voit pas que le bout du chemin est le même pour tout le monde et que la seule chose à chercher est: vivre, marcher, danser son chemin. 

Aujourd'hui, je vois, que moi aussi j'ai admiré et que j'admire encore certaines personnes, je vois que cette admiration m'a nourrie comme on se nourrit de la contemplation d'un paysage. Alors, oui, bien sûr, par le passé cette contemplation avait le sens de " j'aimerais être comme lui, comme elle ". Envie, jalousie sont des freins mais je suis libérée de ce carcan, j'ai intégré que prendre pour objectif le chemin d'une autre personne écarte de son chemin, empêche de voir le sien. Il n'empêche que je vois aussi que j'avais sûrement besoin de vivre ces situations d'admiration, d'envie, de jalousie pour me caler sur mon chemin et apprendre à aimer : à t'aimer toi que je croise, à aimer toute situation, à aimer la nature, la vie, ma vie. 

Dédié à Hervé qui m'a accompagnée de son admiration à l'amour.

Dédié à Fanny qui m'admire pour ce qu'elle vit déjà sur son chemin sans le voir.

Et dédié à ma fille Zoé à qui j'ai parlé de mon article et qui m'a fait cette réflexion "Mais maman,  les freins sont tout aussi importants que le moteur, sans eux, on va droit dans le mur ." 

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