Le triangle de Karpman (persécuteur, sauveur, victime) appelé aussi triangle dramatique est, pour moi, devenu un filtre de regard sur ma vie indispensable et aidant.
Depuis quelques temps, j'ai compris, intégré vraiment le sens de ce triangle, tant qu'on se positionne sur le triangle quel que soit l'endroit du triangle, nous n'en sortons pas et aucun des 3 masques n'est bénéfique ni pour nous même ni pour nos proches.
Tout comme pour le lâcher prise que j'utilise, non seulement pour les situations d'urgence, mais pour mes simples désagréments du quotidien, j'ai eu l'idée d'observer mon quotidien avec le filtre du triangle, j'ai décidé de me sortir du jeu dès que je l'identifie et de me positionner au centre, en un point où ni le sauveur, ni la victime, ni le persécuteur n'ont accès à moi. Pour vous dire franchement, comme je ne m'accorde souvent que peu d'importance, cette petite gymnastique, au départ, je l'ai surtout faite pour le bien de l'autre. Puisque entrer dans ce jeu n'est bon pour personne, quand, moi, j'en sors, automatiquement l'autre en sort. Par exemple, quand quelqu'un se lamente sur son sort, ma première réaction, en bonne sauveuse est de m'apitoyer et de déployer toute mon armada de sauveuse, avec mes bons conseils, ma compassion etc.... Mais je me suis rendue compte qu'à ce moment là, je confortais l'autre dans son jeu de victime, je lui renvoie l'image de son impuissance à gérer seul ses soucis. En me positionnant au centre, je permets à l'autre, si c'est possible pour lui, de sortir de son rôle de victime, il pose son masque et reprend du pouvoir sur lui même. Tant que je garde mon masque de sauveuse, c'est impossible pour lui, à moins d'endosser le masque du bourreau, me renvoyant ainsi dans le rôle de victime. Ne vous êtes vous jamais trouvé dans cette situation face à un ami en détresse? Vous l'aidez, le soutenez et puis un jour " il se rebiffe" et vous envoie balader. À ce moment là, cette personne ressent que pour avancer, elle doit poser son masque de victime, et elle a raison mais elle n'a d'autre choix que d'endosser l'un des deux autres rôles du triangle tant que vous restez dans le triangle.
Il m'arrive aussi, bien sûr, comme tous, de me positionner en victime. C'est tellement facile de penser que tout ce qui ne va pas dans notre vie a une cause extérieure à nous. C'est à cause de nos parents qui ont fait ci ou ça ou nous ont toujours dit que ...... C'est à cause de notre conjoint, de nos enfants, de nos collègues, de notre patron, du gouvernement etc... Quand nous sommes dans ce postionnement là, nous attirons à nous tous les sauveurs et bourreaux qui passent à proximité et même plus, nous obligeons ceux qui passaient tranquillement, non masqués à endosser leur masque de sauveur ou de bourreau pour pouvoir entrer en contact avec nous. Le sauveur se précipite à notre secours et le bourreau enfonce le clou.
Quand au masque de bourreau, même s'il est plus difficile de l'admettre, nous le prenons aussi tous par moment, quand nous sommes dans le triangle, par exemple, et que les autres places sont prises, ou que nous sommes en colère contre une personne qui a activé nos parties souffrantes. Il y a aussi bien sûr certaines personnes qui endossent ce masque systématiquement face aux autres se protégeant ainsi, manque de confiance en soi, peur de l'autre peuvent être des parties d'être si souffrantes qu'attaquer l'autre semble être le plus sûr moyen de ne pas être attaqué ou juger.
Essayez de prendre conscience de votre positionnement avec les autres: Victime ? Persécuteur? Sauveur ? Au centre ? Regardez aussi le positionnement de l'autre.
Si vous le pouvez, posez votre masque et, si vous n'êtes pas dans une relation toxique, vous verrez avec bonheur l'autre poser son masque à son tour.
J'insiste sur " si vous le pouvez " ne forcez pas, ne vous jugez pas, si, pour le moment, c'est impossible. Ces masques là sont aussi des protections , ne perdez jamais de vue qu'il est possible qu'une de vos parties souffrantes ait encore besoin de cette protection. Regarder, observer, prendre conscience de son positionnement ou non dans le triangle de Karpman est, en soi, une étape liberatrice, vous poserez vos protections quand vous n'en aurez plus besoin, sans forcer. 😊
Ce blog n'a de sens pour moi que s'il en a pour vous.
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Fanny (mercredi, 22 janvier 2020 07:28)
J'ai découvert ou plutôt, pris conscience de ce triangle grâce à toi Brigitte.
Au-delà de sauveur... peut-on être guérisseur ?
Dans mon entourage du moment il ya une personne "victime". Je ne sous-estime pas son mal-être médicalement reconnu, mais je sens en elle un fort potentiel de pouvoir s'en sortir qu'elle ne voit pas...(ou ne veut voir). Bien évidemment mon côté sauveuse a envie de l'aider... je lui montre son potentiel, d'autres pistes à exploiter... vainement... par contre mon attention lui fait du bien...
Et par le passé dans une situation quasi similaire, la personne a avancé et m'a dit que mes mots, ma présence avaient été bénéfiques et révélateurs. Comme un doux médicaments qui l'avait aidé à y voir plus clair...
Donc quelle est ma position ? Comment être là sans se poser en sauveur, sans abandonner, sans traumatiser ? Comment rester au centre ?
Je suppose qu'il y a mille solutions et que j'en ai déjà trouvé qqs unes, mais tous les avis sont bons à prendre. �
Brigitte (jeudi, 23 janvier 2020 07:37)
Bonjour Fanny
Merci pour tes commentaires toujours enrichissants pour moi. Pour moi, celui qui se dit guérisseur a encore son masque de sauveur. Et oui, encore beaucoup de choses à changer dans nos mentalités, tout thérapeute devrait se considérer comme accompagnateur vers la guérison ou facilitateur de guérison mais pas comme guérisseur. Le travail de guérison est fait avant tout par la personne elle même, l'autre, l'ami ou le thérapeute ne peut qu'accompagner. Tu es au centre du triangle de Karpman quand tu as complètement lâché prise sur ton besoin que l'autre guérisse. Ce travail appartient à l'autre pas à toi. Donne, aime, soutiens, sème tes graines d'amour avec toute la joie qui te caractérise si bien mais lâche prise sur l'attente de " résultats" . Belle journée .
Fanny (vendredi, 24 janvier 2020 08:05)
Merci Brigitte. “Lâche prise sur l’attente de résultats” c’est tout à fait ça !!!!
Je vais me noter cette phrase en gros !
J’accompagne je ne peux faire ou être à la place de... j’avais déjà bien intégré cette notion.
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